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Les dangers des rappels de produits alimentaires

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Une étude récente menée par des chercheurs de l'université Dalhousie à Halifax, en Nouvelle-Écosse, a révélé des informations choquantes sur les Canadiens et leur relation avec les rappels d'aliments. L'étude, dirigée par Sylvain Charlebois, doyen de la faculté de gestion, a révélé que les Canadiens sous-estiment régulièrement la gravité de la contamination des aliments et des rappels d'aliments, préférant faire confiance à un système qui, de l'avis de nombreux experts, ne communique pas correctement au public les dangers des aliments rappelés.
 

Étude menée à l'Université de Dalhousie

L'étude de l'Université Dalhousie a révélé que de nombreux Canadiens n'étaient pas au courant de la plupart des grands rappels d'aliments qui ont eu lieu au cours des années précédentes. Plus de 1 000 Canadiens ont été interrogés sur les rappels émis par l'Agence canadienne d'inspection des aliments - notamment le rappel de farine de 2017 causé par une épidémie d'E. coli et le rappel de produits surgelés lié à la listériose de 2016 - et seulement 37 % et 40 % des personnes interrogées ont répondu qu'elles avaient été informées de ces rappels majeurs.
 
L'étude a également révélé que la plupart des Canadiens ne comprennent pas l'ampleur et la portée des rappels d'aliments effectués chaque année - plus de 82 % des personnes interrogées ont répondu qu'il y avait eu moins de 100 rappels en 2017, et 61 % qu'il y en avait eu moins de 50, alors qu'en réalité le chiffre officiel est de 155 rappels d'aliments au total. Ce résultat troublant indique que les organisations et les systèmes responsables des rappels d'aliments et de nombreux citoyens canadiens ont un décalage important en matière de sécurité alimentaire, ce qui crée un manque de sensibilisation du public et augmente le risque de maladies d'origine alimentaire.
 

Les Canadiens sont sensibilisés, mais beaucoup d'entre eux restent malades

Outre les réponses les plus décevantes, l'étude de l'université Dalhousie contient également quelques statistiques positives, puisque près de 80 % des Canadiens interrogés ont déclaré avoir entendu parler d'au moins un rappel majeur de produits alimentaires au cours des deux dernières années. Malgré cette connaissance générale des grands rappels d'aliments au Canada, un certain nombre de citoyens continuent de tomber malades à cause de produits alimentaires rappelés. Aline Dimitri, chef adjoint de la sécurité des aliments à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, a souligné que même s'il est important que les rappels aient trouvé un écho auprès des Canadiens, même après deux ans, l'objectif de l'ACIA est de s'assurer que les maladies liées aux rappels d'aliments sont éliminées et que la sécurité des citoyens reste son principal objectif.
 

Des mesures de rappel des aliments sont prises pour sensibiliser le public

La publication de l'étude sur les rappels d'aliments au Canada a conduit de nombreux acteurs du secteur à s'interroger sur ce qui est fait actuellement pour sensibiliser les Canadiens et sur ce qui pourrait être fait plus efficacement pour garantir que les maladies d'origine alimentaire liées aux rappels puissent être éliminées à l'avenir. L'ACIA est actuellement active sur les médias sociaux, alertant ses 50 000 abonnés Twitter sur les rappels d'aliments - mais le canal est également utilisé pour d'autres contenus liés à l'alimentation, de sorte que les alertes importantes peuvent facilement être perdues dans le flux. Il existe également un système d'alerte électronique permettant d'informer immédiatement les Canadiens des principaux rappels, mais la plateforme ne compte actuellement que 65 000 abonnés. Il existe également uneapplication pour smartphone financée par le gouvernement, , qui permet d'alerter le public sur les rappels de produits en général, mais elle ne semble pas très utilisée.
 
Trouver une méthode attrayante pour communiquer efficacement au public les dangers des rappels d'aliments est une étape cruciale pour éliminer la propagation des maladies d'origine alimentaire, mais cela reste un combat difficile pour les acteurs de l'industrie. Moins de 18 % des personnes interrogées pensent que les consommateurs devraient être responsables de la sécurité alimentaire, ce qui suggère que la majorité des Canadiens attendent des instances dirigeantes qu'elles agissent de manière proactive en rappelant des aliments et en informant le public de leurs dangers. Les consommateurs et les organismes responsables des rappels doivent continuer à évoluer et à prendre les choses en main. Sans la coopération, la sensibilisation et l'enthousiasme du grand public, les dangers des rappels d'aliments continueront à être omniprésents et les Canadiens continueront à tomber malades.